Contact : Betty L'hoest
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Le PAN (Pesticides Action Network) est une coalition mondiale d'associations et de personnes qui s'opposent à l'utilisation irrationnelle des pesticides
Le PAN INTERNATIONAL
a été formé en mai 1982 à Penang en Malaisie, suite à un colloque sur le commerce des pesticides organisé par les Amis de la Terre et l'Organisation Internationale des Associations de Consommateurs (IOCU). Au vu de rapports sur les intoxications et dégâts causés par les pesticides, des représentants de 16 pays ont alors décidé de réagir.
Aujourd'hui, le PAN est présent dans une soixantaine de pays, dont les membres sont coordonnés par 5 Centres régionaux: PAN Africa, PAN Asia, PAN Europe, RAPAL/RAAA, PAN North America.
Le PAN Belgium, créé en 1984 et constitué en a.s.b.l. en mars 1996, en est la section belge. LES PESTICIDES (insecticides, herbicides, fongicides, rodenticides, ….), au départ, ont été considérés comme une aubaine dans la lutte contre les vecteurs de maladies et contre les ravageurs des cultures.
Mais un pesticide n’est pas spécifique de l’espèce visée; il en tue d’autres.
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De plus, la persistance de ces substances et leur toxicité, ajoutées à une dispersion à l'échelle mondiale, entraînent de nombreux effets négatifs, qui ne font que se multiplier depuis une cinquantaine d'années.
Objectifs du PAN Belgium:
- s'opposer à l'utilisation irrationnelle des pesticides et interdire les plus dangereux,
- s’opposer à la dispersion d’organismes génétiquement modifiés,
- promouvoir des méthodes alternatives.
Ses domaines d'action:
- les législations belge et européenne: le PAN demande plus de sévérité;
- la sensibilisation des autorités et du public aux risques liés aux pesticides; la promotion de méthodes et de mesures alternatives;
- la vigilance: accidents et pollutions par pesticides.
Réduire les risques liés aux pesticides
La directive 2009/128 du Parlement et du Conseil vise la réduction des risques pour la santé et l'environnement, liés aux pesticides. Chaque Etat membre.de l'UE est tenu d'élaborer un plan d'action pour y parvenir. Ces plans doivent être communiqués à la Commission et aux autres Etats membres pour le 14 décembre 2012.
En janvier 2011, le PAN Belgium a soumis au SPF santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement une série de suggestions d'actions favorables à cette réduction des risques.
Nous les présentons ci-dessous.
Suggestions du Pesticides Action Network Belgium asbl –
PAN Belgium pour l'élaboration du projet de Plan d'action national
PESTICIDES A USAGE AGRICOLE
A/ Usages professionnels agricoles
1- Promotion des méthodes alternatives (lutte intégrée, agriculture biologique) pour tous les types de cultures, afin de préserver la diversité biologique (*) (**), ce qui rejoint l'optique de la directive 2009/128 de compléter la directive "oiseaux" D79/409 et la directive habitats" D92/43.
2- Des incitants financiers conséquents sont à prévoir pour les agriculteurs qui se convertissent à l'agriculture biologique.
3- Des campagnes de sensibilisation et de formation des agriculteurs doivent être organisées, par les instituts d'agriculture ou éventuellement par les organisations professionnelles, avec soutien financier ad hoc.
4- Les produits les plus dangereux pour la santé et l'environnement devraient être interdits le plus rapidement possible, tel que par ex.
· les CMR: substances cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques (perturbateurs endocriniens),
· les pesticides reconnus responsables d'atteintes à la survie de certaines espèces, comme le fipronil et l'imidaclopride dans le cas des abeilles.
5- L'interdiction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) doit être inscrite au programme. Ces organismes et les pesticides associés sont particulièrement néfastes pour les espèces sauvages (correspondantes et autres).
6- En ce qui concerne les produits et matières en provenance des pays hors Union européenne, la législation de l'UE ne prévoit le contrôle que pour certaines catégories (comme par exemple les denrées alimentaires).
Le contrôle régulier d'autres catégories de produits doit être mis en place. Nous pointons notamment les fleurs (provenant de Colombie, Kenya, …), les matériaux "biomasse" destinés à la préparation de biocarburants.
(*) Les oiseaux, notamment, sont des indicateurs de l'impact négatif des pesticides sur les écosystèmes naturels. Or depuis plusieurs décennies, on assiste à une chute spectaculaire des effectifs des oiseaux inféodés aux zones agricoles!
(**) Au vu de l'échec du plan d'action de l'UE à atteindre l'objectif d'enrayer la perte de biodiversité à l'horizon 2010, le commissaire européen pour l'environnement, Janez Potočnik, réclame un nouvel élan, tel que prévu par l'Accord sur le Plan stratégique mondial (réunion octobre 2010 de la Convention sur la diversité biologique).
Les pesticides en zones agricoles s'inscrivent parfaitement dans l'objectif 7 de ce Plan ("D'ici à 2020, les zones consacrées à l'agriculture, l'aquaculture et la sylviculture sont gérées d'une manière durable, afin d'assurer la conservation de la diversité biologique") faisant partie du but stratégique B ("Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l'utilisation durable").
B/ Usages professionnels non agricoles
principalement par les gestionnaires publics: régions, communes, SNCB, AED, STIB et autres organismes officiels.
1- En ce qui concerne l'utilisation des pesticides sur les lieux publics, il serait souhaitable d'unifier les législations des 3 Régions, dans un but de cohérence et de clarté, et d'y inclure toutes les catégories de pesticides: herbicides, insecticides, fongicides, …
Cette réglementation commune aux 3 Régions devrait comporter:
· une liste positive des produits autorisés;
· l'interdiction d'usage de pesticides dans tous les espaces verts (sites Natura 2000, parcs, jardins et squares publics, terrains de sports et terrains de jeux scolaires, cimetières (Art.12 de la D2009/128) (***);
· l'interdiction d'usage des pesticides le long des routes et voies ferrées (Art.11-d) (***)
· l'interdiction d'usage des pesticides dans les écoles, crèches et à proximité des établissements de soins (***);
· la fixation d'une étendue suffisante de la zone tampon pour les éventuels épandages aux abords des zones de captage d'eau potable, ainsi qu'aux abords des cours d'eau, étangs et marais (Art. 11-c)
(***) En cas de nécessité absolue de procéder à un traitement par pesticides, la législation doit prévoir une procédure de dérogation: la dérogation doit faire l'objet d'une demande spécifique aux autorités compétentes.
2- La sensibilisation et la formation des gestionnaires publics et autres responsables publics (directeurs d'écoles, de crèches, …) sont des mesures prioritaires.
3- Il est important d'informer le grand public de ces dispositions et de le sensibiliser aux risques pour la santé et l'environnement liés à l'usage des pesticides (média, campagnes d'affichages, conférences …).
C/ Usages non professionnels, dans des lieux privés
1- La panoplie des substances actives présentes dans les produits disponibles pour le grand public doit être limitée aux substances les moins toxiques.
2- Les conditionnements doivent être adaptés aux besoins des utilisateurs privés (grandeur) et, si possible, présentés sous la forme "prêt à l'emploi".
3- L'étiquetage doit être aisément lisible et comporter
· la formule complète de la préparation,
· le mode d'emploi,
· les mises en garde concernant les risques pour la santé et l'environnement,
· les instructions pour l'élimination des restants et des emballages.
Il ne peut présenter aucun signe ou image évoquant des bienfaits du produit pour la nature.
4- Les microdistributeurs, grandes surfaces, jardineries et autres magasins doivent désigner un responsable, spécialement formé, pour conseiller les acheteurs.
5- Des campagnes doivent être menées régulièrement, notamment en début de saison pour tout ce qui relève du jardinage, (par média et affichages dans les lieux publics, lieux de vente, institutions de soins et cabinets médicaux, écoles) pour
· sensibiliser le public aux risques et dangers des pesticides,
· l'informer sur les méthodes alternatives.
BIOCIDES
D/ Usages professionnels
1- Les cours de formation pour utilisateurs professionnels et vendeurs-grossistes de produits biocides doivent être donnés par des professeurs agréés; des sessions régulières de recyclage sont à organiser.
2- Ces cours comportent évidemment les informations quant aux dangers et risques des biocides pour la santé et l'environnement.
De larges chapitres doivent être consacrés aux méthodes alternatives.
3- Les rodenticides doivent être interdits aux abords des cours d'eau, étangs, marais, en raison des risques pour les espèces non cibles. Cette interdiction doit figurer dans un document officiel.
4- Les insecticides sont à exclure pour l'entretien des combles et greniers pouvant accueillir des rapaces nocturnes et/ou des chauve-souris (espèces protégées).
Cette interdiction doit figurer dans un document officiel.
E/ Usages non professionnels dans des lieux privés
Mêmes suggestions que celles du point C concernant les pesticides à usage agricole utilisés dans des lieux privés, ainsi que les points D 3 et 4.